On ne présente plus le groupement d’employeurs, créé en 1997 à Vannes, qui compte aujourd’hui 4 agences, 164 salariés partagés et 320 adhérents. Depuis 2021, Venetis redéfinit sa feuille de route. Parmi les enjeux d’avenir : l’attractivité du GE pour les candidats / salariés.

Rencontre avec Juliette MUCCHIELLI, Directrice générale de Vénétis

 

Pouvez-vous nous brosser le portrait de Vénétis en quelques mots ?

Venetis, c’est avant tout une aventure humaine ! Je m’inscris dans le prolongement de mes prédécesseurs – des pionniers pour l’époque ! – qui eurent l’idée de réunir, au sein d’un même écosystème, les acteurs de l’entreprise, de l’emploi, quels que soient les secteurs d’activité, autour des notions clefs de compétences, de solidarité et de territoire.

Au départ, Vénétis fonctionnait surtout grâce aux variations saisonnières de nos adhérents, dans l’industrie agroalimentaire, et sur des postes de production…

Mais très vite, le GE a bifurqué vers une autre forme de temps partagé. Aujourd’hui, les salarié.e.s de Vénétis exercent essentiellement des « fonctions support » (RH, communication, Qualité, administratif…). Nous partageons le temps de travail, en majorité, à la semaine.

Nous permettons ainsi aux TPE / PME de disposer de compétences, à des périodes charnières de leur développement, qui leur permet de franchir un seuil. Volonté de développement, structuration de services, lancement de produits… Nous apportons une compétence experte qui leur permettra de se développer, de se professionnaliser, sans avoir à subir l’impact d’un recrutement direct en période d’incertitude.

À ce titre, nous sommes identifiés comme un véritable levier de développement, un partenaire RH et stratégique de l’entreprise.

Comment sourcez-vous vos candidats ?

Nous avons la chance d’être bien identifiés sur le territoire et d’avoir pu nouer des relations de confiance avec de nombreux partenaires : les universités, les écoles, les acteurs de l’emploi et les associations.

Nous sommes, de fait, en veille permanente.

Pour exemple, en 2021, nous avons effectué plus de 700 entretiens. Tous n’aboutissent pas immédiatement sur des recrutements, mais nous disposons d’un vivier de talents que nous entretenons. Nous suivons nos candidats sur la durée, cela permet de les fidéliser : certaines personnes rencontrées au sortir de leur diplôme sont devenues des prescripteurs bien des années plus tard !

Et pour les métiers pénuriques ?

Effectivement, pour certains postes en tension, la concurrence est rude ! C’est pourquoi il est nécessaire de valoriser notre singularité.

Nous avons donc décidé de mener une campagne « Marque Employeur » et de mettre en place une web-série.

L’idée : laisser la parole à nos salariés. Faire en sorte qu’ils soient nos premiers ambassadeurs.

Parce que travailler au sein d’un GE, c’est une véritable expérience. Une expérience de vie, autant qu’une expérience professionnelle…

Alors, plutôt qu’un long discours sur les avantages de rejoindre Venetis, nous avons « mis en boîte » le témoignage concret de 6 de nos salariés qui permettra de mieux comprendre la réalité de ce « travailler autrement » 

e les alternants mis à disposition sont pris en compte dans le calcul des effectifs !

 

Comment cette campagne a-t-elle vu le jour ?

À mon arrivée, j’ai souhaité impliquer mon équipe dans une réflexion globale sur « l’expérience utilisateur ». Côté salarié, cela nous a permis d’interroger les raisons qui amènent les candidats à nous rejoindre, et celles qui leur donnent envie de rester.

Nous avons émis des hypothèses en groupe de travail, puis avons réalisé une enquête quantitative auprès de nos effectifs, puis une enquête quali auprès d’un panel représentatif.

Deux idées-forces sont ressorties. À noter que la notion de CDI, celle de dé précarisation, n’est plus l’alpha et l’oméga pour nombre de nos salariés… L’argument qui a prévalu, il y a vingt-cinq ans, à la création de Vénétis, ne correspond pas toujours aux aspirations des nouvelles générations…

  • La première notion que nos salariés ont plébiscitée, c’est la notion de Liberté.

Tout d’abord, parce que la posture de « tiers » en entreprise, intégrée dans les équipes, mais qui est avant tout celle d’un salarié de Venetis, leur offre plus de latitude dans leur activité quotidienne.

La multiplicité des missions offerte par le temps partagé est également vécue comme une forme de liberté, dans la mesure où le salarié dispose de « plusieurs cordes à son arc » et peut moduler son temps de travail, changer de job, de secteur d’activité.

Certains, même, en accord avec Vénétis, ontpu réorienter leur carrière, en fonction de leurs appétences : passer, par exemple, du poste de QHSE à celui de communiquant ! Quelle autre entreprise aurait accepté de prendre ce risque ?

  • La seconde notion qui est ressortie, c’est la Diversité

Diversité des missions, diversité des environnements de travail, diversité des personnes rencontrées…

Mais également, diversité des choix de vie : nous avons beaucoup de salariés qui concilient un emploi à temps partiel au sein du GE et une activité d’entrepreneur en gestation. Ou bien encore des personnes qui utilisent le GE comme un tremplin, afin de multiplier les expériences et se constituer un réseau… Enfin, d’autres qui envisagent de faire carrière à temps partagé, et n’imaginent plus travailler autrement…

Cette diversité, c’est toute la richesse d’un mode de travail qui convient à des typologies de salariés très variées : il n’y a pas une seule, mais une infinité de manières d’appréhender le travail au sein d’un groupement d’employeurs ! Cette diversité des aspirations, il est de notre responsabilité de la cultiver !

Bien évidemment, tout le monde n’est pas fait pour travailler au sein d’un GE. Il faut être transparent là-dessus. Mais je suis persuadée que ce mode de fonctionnement convient à beaucoup, et que de nombreux profils passent à côté par méconnaissance !

 

Votre objectif, via cette campagne, c’est quoi ?

Nous prévoyons, sur Vénétis, +20 % de croissance cette année, et évidemment cela implique un nombre important de recrutements. La campagne sert, bien évidemment, à sourcer !

Mais, plus largement, nous souhaitons faire parler de nous au-delà de notre « premier cercle ». Aller chercher des profils qui, auparavant, n’avaient jamais entendu parler du GE et qu’ils puissent se dire : pourquoi pas moi ?

Par ailleurs, le fait de nous interroger sur ce que nous sommes, d’avoir réfléchi sur l’expérience « utilisateur » nous a permis de redonner du sens et des perspectives à notre activité, tant pour les équipes de gestion, qui avaient besoin de retrouver un nouveau souffle après les difficultés liées au COVID, que pour nos salariés MAD.

L’expérience fut, pour les participants, gratifiante et enrichissante !

Nous ne voulions pas simplement « raconter de belles histoires », mais témoigner d’un quotidien, d’une vérité !

Nous espérons que la sincérité qui transparaît de cette série incitera au partage !

D’ores et déjà, nous réfléchissons à renouveler l’expérience : travailler pour un GE, c’est un sujet inépuisable !