Éric Borney, past Président de Progressis, a été parmi les membres fondateurs du SNGE. Ayant cédé ses parts dans la société Borney, rachetée par KER’Attitud courant mars, il quitte à regret l’univers des groupements d’employeurs. Il nous livre son témoignage et nous développe sa vision : celle des GE comme acteurs incontournables au service de l’emploi, des entreprises et des territoires, ainsi que celle de leur nécessaire représentation au niveau national. Merci à lui pour toutes ses années d’engagement au service des GE et du SNGE !
Comment avez-vous connu et rejoint le groupement d’employeurs Progressis ?
C’est par le biais de Jean-Luc Connan que j’ai entendu parler pour la première fois des groupements d’employeurs.
Ce dernier avait le projet de créer, sur l’Orne, un GE et présentait le projet aux entrepreneurs du territoire. Après l’échange, je me suis vite rendu compte de l’intérêt du dispositif : nous avions eu un agent de maintenance que nous n’avions pas pu garder, faute de pouvoir lui proposer suffisamment d’heures… En mutualisant le besoin, nous aurions pu le conserver… C’est ainsi que, dès le lendemain, j’ai repris contact avec JL Connan et ainsi me suis-je trouvé parmi les membres fondateurs de ce nouveau GE, Progressis.
Nous étions en 2006. Depuis lors, l’entreprise Borney a toujours été un utilisateur convaincu du GE
Vous avez contribué à la création du SNGE : quels étaient les objectifs ayant présidé à la création du Syndicat ?
À la création de Progressis, Jean Luc Connan était le seul animateur du GE : il s’occupait de tout… Comptabilité, commercial, recrutement, administratif… Naturellement, il s’est rapproché d’autres groupements d’employeurs, afin de pouvoir échanger sur ses pratiques, profiter de quelques retours d’expérience…
Très vite, les mêmes enjeux et les mêmes problématiques ont été identifiés : manque de connaissance et de reconnaissance auprès des entreprises, mais également auprès des institutions… Flou juridique… Manque d’harmonie dans le traitement des groupements d’employeurs, selon les interlocuteurs et les régions, qu’il s’agisse de Pôle Emploi, des URSSAF, etc.
Très vite, le besoin d’une représentation nationale a émergé. Il nous fallait une structure qui fédère les GE, qui puisse parler au nom de tous, et qui soit identifiée par les décideurs afin d’effectuer des actions de lobbying, qui puisse siéger aux tables de négociation… Une représentation nationale aurait de nombreux effets bénéfiques, déclinés localement.
En quoi le SNGE a-t-il su épouser les différentes causes utiles et nécessaires au développement des GE ?
Le SNGE a été créé en 2015. En quelques années, il a mené de nombreux « combats », a œuvré à la connaissance et à la reconnaissance des GE au niveau national. Il a permis également aux acteurs des GE de mieux se connaître.
L’harmonisation des modes de calculs des effectifs a été un cheval de bataille important, notamment auprès de l’URSSAF. La convention nationale signée avec Pôle Emploi également. Je citerais également la création de France GE, qui a permis aux représentants des GE agricoles, sportifs, et aux GE mono et multisectoriels, de travailler ensemble. Il n’est pas toujours facile d’établir un consensus, dans l’univers des GE qui est par nature divers dans ses pratiques et dans ses finalités… Mais nos intérêts communs l’emportent largement sur nos divergences !
Pour vous, les GE sont-ils encore d’actualité, dans un univers socio-économique qui évolue ?
Plus que jamais ! Toutes les formes d’emploi sont bonnes à prendre ! Le groupement d’employeurs Progressis a indiscutablement participé au développement de l’entreprise Borney ! J’imagine qu’il en est de même partout : les GE sont des leviers puissants de développement économique et de fidélisation des compétences sur les territoires.
Quels souvenirs marquants garderez-vous de ces années de « militantisme » au sein du SNGE ?
D’abord les rencontres ! Au sein du SNGE, depuis sa création, j’ai pu apprécier la richesse des échanges qui ont sous-tendu ce beau projet ! J’ai rencontré de sacrées personnalités ! Chacun d’entre nous est engagé sur son territoire, et cela fait du bien de côtoyer, parmi les dirigeants d’entreprises adhérentes comme parmi les directeurs de groupements, des acteurs passionnés et impliqués !
J’ai le souvenir du séminaire organisé à Nantes en 2021, au sortir du COVID… Quel plaisir de pouvoir se retrouver, en vrai !
C’est aussi cela, le SNGE : des rencontres, des échanges, une communauté d’individus qui défendent un dispositif auquel ils croient ! Les discussions, même quand les points de vue divergent, ont toujours été constructives, enrichissantes et respectueuses !
S’il fallait convaincre un nouveau GE de rejoindre le SNGE, que lui diriez-vous ?
Que les échanges de bonnes pratiques entre pairs sont fondamentaux et permettent de rompre l’isolement.
Qu’il convient également de se fédérer, pour porter nos intérêts au plus haut niveau, et que cela ne peut se faire qu’au sein d’une structure comme le SNGE qui représente un certain poids en termes de GE, d’effectifs et d’adhérents, et qui porte des valeurs…
J’ajouterai que le lobbying mené par le SNGE implique une veille et un travail constants, car malheureusement nous savons qu’à chaque changement d’interlocuteur dans les ministères ou dans les grandes administrations, on a parfois l’impression de tout reprendre à zéro ! Le SNGE a ses entrées, est connu et reconnu… C’est un gain d’efficacité appréciable !
Un dernier mot, plus personnel peut-être, à l’égard des membres du SNGE que vous avez pu côtoyer durant toutes ces années !
Au cours de ces années, j’ai croisé des personnalités attachantes avec lesquelles je me suis très bien entendu ! Ayant cédé mon entreprise, je n’ai plus plus de légitimité à siéger au sein du conseil d’administration de Progressis (puisque je ne serai plus adhérent) et donc à m’impliquer au sein du SNGE… Pour autant, je continuerai de suivre l’actualité du SNGE avec une certaine affection sur les réseaux sociaux. Je vous souhaite à tous et au SNGE une belle poursuite de vos activités respectives !
